Face à la multiplication des cyberattaques, la cyberassurance est devenue un outil clé pour les entreprises. Cependant, elle ne constitue pas une solution autonome : un système d'information (SI) mal protégé peut compromettre l'éligibilité à une police ou entraîner un refus de prise en charge. Investir dans des solutions de sécurité comme un EDR et des services managés est donc essentiel.
Qu'est-ce que la cyberassurance ?
La cyberassurance protège les entreprises contre les conséquences financières des cyberattaques, y compris les violations de données, les ransomware, ou les interruptions d'activité. Selon IBM (2023), le coût moyen d'une violation de données atteint 4,35 millions de dollars, un chiffre qui grimpe à 4,54 millions pour les attaques par ransomware, sans inclure les rançons.
Une couverture cyber permet de limiter ces pertes, mais elle est soumise à des critères stricts. Les polices d'assurance standard excluent souvent les cyber-risques, laissant les entreprises exposées. En 2022, 57 % des dirigeants interrogés par Travelers estiment que les cyberattaques sont inévitables, soulignant la nécessité d'une double approche : assurance et sécurité entreprise renforcée.
Pourquoi la cyberassurance seule ne suffit pas
Bien que la cyberassurance couvre de nombreux incidents, elle comporte des limites. Certaines exclusions courantes incluent :
- Les attaques d'origine étatique (Lloyd's of London, 2023).
- Les vulnérabilités connues non corrigées.
- Les erreurs humaines résultant d'un défaut de formation, souvent exploitées via des attaques de phishing ciblées ou des ransomwares.
Sans des mesures de sécurité robustes, les entreprises risquent de voir leur demande de remboursement refusée. En 2021, AXA France a annoncé qu'elle ne couvrirait plus les paiements de rançon, une tendance qui s'étend sur le marché mondial. Ces décisions renforcent la nécessité de sécuriser le SI en amont.
Étude de cas : Le cas Colonial Pipeline
En 2021, Colonial Pipeline a payé 4,4 millions de dollars en rançon après une attaque paralysant ses opérations. Bien que la société ait récupéré une partie des fonds, des failles dans la sécurité initiale ont exacerbé les dégâts financiers et réputationnels. Une infrastructure sécurisée aurait pu limiter l'impact et réduire les coûts globaux.
L'importance d'un SI sécurisé pour les entreprises
Un système d'information vulnérable n'est pas seulement une porte ouverte aux attaques, c'est également un risque majeur pour la continuité des affaires. Les assureurs imposent désormais des audits de sécurité avant d'accepter de couvrir une entreprise.
Les outils essentiels pour un SI robuste :
- EDR (Endpoint Detection & Response) : ces solutions surveillent les terminaux en temps réel pour détecter, analyser, et répondre aux menaces. Elles constituent une barrière essentielle contre les intrusions avancées et vont bien au-delà d'un simple antivirus.
- Services managés : externaliser la gestion de la sécurité à des experts garantit une surveillance constante et proactive.
- Authentification multifactorielle et chiffrement des données : des mesures simples mais efficaces pour bloquer les accès non autorisés.
- Tests de pénétration réguliers : ils identifient les failles avant que les cybercriminels ne les exploitent.
- Sécurisation du télétravail, une pratique désormais généralisée, mais qui augmente considérablement la surface d'attaque des systèmes.
Cyberassurance et posture de sécurité : un duo indissociable
Pour maximiser l'efficacité d'une police d'assurance cyber, il est impératif d'adopter une posture proactive. Les normes telles que le NIST ( National Institute of Standards and Technology) ou l'ISO 27001 offrent des cadres pour renforcer la sécurité. En complément, une approche basée sur la gestion des risques permet d'identifier, prioriser et corriger les vulnérabilités avant qu'elles ne soient exploitées.
L'important : la priorité à la sécurisation du SI
Souscrire une cyberassurance ne suffit pas si le système d'information d'une entreprise reste vulnérable. Les assureurs refusent fréquemment les indemnisations en cas de défaut de sécurisation, augmentant l'exposition financière des organisations. Investir dans un EDR, des services managés, et une politique de sécurité renforcée permet de protéger efficacement le SI, de répondre aux exigences des assureurs, et surtout de prévenir les interruptions critiques d'activité. Cette approche proactive réduit les risques tout en renforçant la résilience face à un paysage de cybermenaces en constante évolution.